Sergueï PARADJANOV (1924-1990) - Lot 16

Lot 16
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Estimation :
20000 - 30000 EUR
Sergueï PARADJANOV (1924-1990) - Lot 16
Sergueï PARADJANOV (1924-1990) « Extase », de la série « Variation sur des thèmes de Pinturicchio et Raphaël » (1988) Collage, signé, daté, localisé à Paris au dos et annoté de la main de l'artiste en cyrillique « Extase, travail en souvenir de Pasolini » et « Année 88, Novembre, jours de révolution (tristes) » avec une dédicace « Dédié aux jeunes Hovnatan et Tigrane, mes arméniens de Paris. Amen ». Encadré. 56 cm x 44,5 cm Note Selon le directeur du musée Paradjanov à Erevan (Arménie), M. Zaven Sargsyan, il s'agit de la cinquième version de la série « Variations sur des thèmes de Pinturicchio et de Raphaël ». Les autres versions avec des variantes sont respectivement conservées à la Fondation Pier Paolo Pasolini à Rome (Italie), au musée Paradjanov à Erevan (Arménie), au monastère arménien de l'île Saint Lazare à Venise (Italie), en collection privée (Paris) et à la galerie de Dresde (Allemagne). Sergueï Paradjanov était un réalisateur et artiste ukrainien-arménien né en 1924 à Tbilissi, en Géorgie. Il a étudié l'art et la cinématographie à Kiev et a commencé sa carrière de réalisateur dans les années 1950. Paradjanov est devenu célèbre pour ses films innovants et visuellement impressionnants, qui ont été considérés comme des chefs-d'oeuvre du cinéma mondial. Pendant sa carrière, Paradjanov a réalisé des films tels que « Les Chevaux de feu » (1965) et « Sayat Nova » (1968), qui ont été salués par la critique pour leur esthétique unique et leur sensibilité poétique. Cependant, ses oeuvres ont souvent été critiquées par les autorités soviétiques pour leur contenu politique et leur style non conformiste. En conséquence, Paradjanov a été emprisonné plusieurs fois et a été persécuté pour son art. Malgré cela, il a continué à créer et a également travaillé comme artiste et designer, créant des décors et des costumes pour des films et des productions théâtrales. Paradjanov est décédé en 1990 à l'âge de 66 ans, mais son héritage artistique a survécu. Ses films continuent d'être étudiés et admirés pour leur style visuel unique, leur symbolisme profond et leur approche avant-gardiste du cinéma. Paradjanov est considéré comme l'un des plus grands réalisateurs du 20ème siècle, et son travail continue d'influencer les générations futures de cinéastes et d'artistes. Un mot de Serge Avédikian, à propos du collage de Paradjanov Sergueï Paradjanov, à propos de ses oeuvres plastiques et de ses mises en scène au cinéma me disait : « Je me commande des images, je m'endors un peu et lorsque je m'éveille elles sont là et le travail commence… » Novembre 1988 dans un hôtel du 5ème arrondissement de Paris, rue Monge, Sergueï qui est invité pour la première fois à Paris, avec une délégation de cinéastes géorgiens, commence à travailler tous les jours sur les deux images assemblées des peintures de Pinturicchio et de Raphaël, qui représentent un vieil homme et un(e) jeune femme/homme, « entremêlés » … Il avait « obtenu » les images au Centre Pompidou où se déroulait la rétrospective des films, dont le sien, tourné en Géorgie, « La forteresse de Sourami ». C'était son retour au cinéma après quinze années d'interdiction de tourner. Alors que le collage avance à petit pas, chaque jour, il me demande de lui trouver des plumes et des broderies, en dentelles, puis plus tard il trouve un endroit dans le quartier pour encadrer son travail lorsqu'il le trouve achevé … « Je te donne ce collage qui est dédié à tes deux fils, Hovnatan et Tigrane, tu me donne 3 000 francs pour que j'achète des jouets pour les enfants de mon quartier à Tbilissi. Je leur ai promis d'amener des cadeaux de Paris. » Paradjanov a toujours été pour le « troque » artistique, considérant que les oeuvres ne nous appartiennent pas et doivent vivre leurs vies. Le dernier jour, Sergueï me dit à l'oreille, après avoir « monologué » à mes côtés, sur la tombe de Tarkovski, au cimetière de Sainte-Geneviève des Bois, où il voulait absolument se rendre avant de quitter Paris, «… Tu verras ce collage coûtera très cher plus tard et tu pourras le vendre pour qu'un musée l'expose et puis ça t'aidera pour faire un nouveau film. Les oeuvres d'arts doivent voyager… Tu as apporté les 3 000 francs ? ». Je lui ai répondu que oui et lui ai « glissé » l'argent, discrètement, dans la main, comme un tour de passe-passe. On était entouré de gens, devant la porte du cimetière, à qui il disait au revoir, puisqu'il partait le lendemain matin. Depuis novembre 1988 le collage est chez moi et peu de gens l'ont vu réellement, le moment est venu de l'exposer au plus grand nombre. Les autres variations, avec les mêmes motifs, se trouve à Venise, à Rome et à Erevan. J'aimerais que cette oeuvre puisse rester à Paris ou en France, puisqu'elle a été conçue ici. Avec une recommandation à l'acheteur, que celle-ci puisse être prêté, lorsqu'il y aura une exposition des oeuvres de Paradjanov en France, organisée par le Musée de Erevan. A la Cinémathèque Française à Paris, à la Fondation Musée YSL - Pierre
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